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LA CONFÉRENCE DE YALTA

Début de la conférence

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Il faut imaginer ces Anglais, tous neveux de ducs ou fils de baronnets, formés par des siècles de diplomatie, imbus d'une immortelle importance, contemplant tour à tour goguenards et épouvantés les nouveaux maîtres du monde: ici, autour de l'impassible Staline, les Russes, tous anciens bagnards de Sibérie ou anciens terroristes qui, au temps de leur formidable jeunesse, dévalisaient, l'arme au poing, les banques du tsar.

Depuis le grand soir de la victoire de Lénine, ils n'ont pas perdu pour autant l'habitude de vivre dans la hantise des traquenards et des complots. Ils savent clairement ce qu'ils veulent et exploitent à outrance le prestige que leur confèrent les victoires de l'armée rouge depuis Stalingrad.

 

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Là, autour d'un Roosevelt que la maladie rend fantomatique, les Américains, dont les grands-pères étaient marchands de bestiaux ou corsaires, se découvrent le peuple le plus puissant du globe. Hommes d'affaires autant qu'évangélisateurs, un peu gênés et gauches comme des débutants, ces Américains, ces presbytériens milliardaires sont assez fiers de pouvoir serrer tous les matins la main de ces matérialistes historiques qu'on leur avait toujours dépeints avec le couteau entre les dents et qu'ils découvrent d'une inimaginable courtoisie.

Car Yalta marque d'abord un fantastique frontière entre deux époques, désormais séparées comme deux univers: Yalta sanctionne la fin de la domination des nations de l'Europe occidentale.
En dépit de l'illusion que fait Churchill, avec sa mâchoire de dogue où peut briller un sourire de chérubin, ses colères seigneuriales et ce cigare de légende, c'est toute une époque d'histoire qui s'anéantit ici, celle qui commença par les grandes heures d'Athènes et de Rome et se consacra autour de Christophe Colomb, Louis XIV, Bismarck et la reine Victoria.

 

 

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Churchill n'est déjà ici que le moins petit des petits. Malgré sa formidable présence et le lustre immense qu'il réussit encore à donner à sa patrie épuisée, il ne réussit pas à dissimuler l'événement l’essentiel de ce jour-là : le début de l'ère des géants. Les maîtres de l'univers ont désormais un nouveau visage, avec un nouveau style.

 

Vermine dans le Palais

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Les deux palais des délégations anglo-saxonnes avaient été occupés, vidés systématiquement de leurs meubles, puis avaient servi après coup de maison de convalescence de l'Armée Rouge. 

Pour les rendre habitables aux Anglais et aux Américains, il avait fallu faire venir tout l'ameublement de Moscou, jusqu'au dernier clou. C'était la Marine soviétique qui avait eu la charge de cette opération. Pour ne pas être en reste, la Marine américaine avait envoyé à Sébastopol un bâtiment, le Catoctin, apportant ostensiblement des approvisionnements pour la délégation américaine, mais surtout chargé à ras bord de D.D.T. 

 

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Rien moins qu'un amiral, l'amiral Olsen était en charge de l'opération. Lorsqu'il arriva à Yalta, il leva les bras au ciel. La vermine était bien à sa place, comme l'avait prédit Churchill. Il y eut une quinzaine frénétique de passage au kérosène mélangé de D.D.T., suivie de poudre de D.D.T. de toute la literie, de tous les tapis, de tous les rideaux du palais impérial de Livadia. On répéta trois fois l'opération.

 

Le logement

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Lorsque les délégations occidentales arrivèrent à Yalta, elles s'aperçurent avec consternation qu'on ne les avait probablement pas prévues aussi nombreuses.

On homologua une sorte de record du monde du genre en logeant seize colonels dans la même chambre. Et tout le palais impérial ne recelait que neuf salles de bains, sur trois étages, pour le président Roosevelt et ses trois cents compatriotes.

 

Première réunion

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Le même jour se tient la première séance de la conférence. L'ancienne salle de bal impériale est gigantesque. Elle est glaciale. Autour d'une table ronde perdue dans l'espace s'assoient quinze personnes, cinq par délégation. Molotov est à la droite de Staline. Maïski, qui fut onze ans son ambassadeur à Londres, lui sert d'interprète à sa gauche. Le fidèle Eden près de Churchill. 

 

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Le secrétaire d'Etat, Stettinius est à la droite de Roosevelt, mais il est évident dès le premier jour que, Hopkins relégué dans sa chambre, c'est l'ambassadeur à Moscou Harriman qui devient à la fois le bras droit de Roosevelt, sa liaison personnelle avec Staline en fait l'homme le plus important de la délégation américaine à Yalta. 
Roosevelt préside. Staline le lui a demandé par courtoisie. Mais le déroulement des discussions est tel qu'il devient en effet aussitôt l'arbitre pris entre les deux entêtements de Churchill et de Staline.

 

Churchill

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Comme s'il l'éprouvait jusqu'au plus profond de lui-même, Churchill n'a à peu près pas cessé, durant toute la semaine, de manifester une humeur exécrable. Et il réalise aussi avec quel puissant réalisme le Russe a su exploiter les graves litiges qui séparent ou opposent l'Anglais et l'Américain. Car, entre Roosevelt et Churchill, il y a un lourd contentieux !

D'abord sur le plan militaire: l'état-major britannique et l'état-major américain sont en pleine polémique à propos de la stratégie générale imposée par Marshall contre Hitler; les Américains ne paraissent montrer aucune hâte à occuper Berlin avant les Russes; les Anglais ont été violemment hostiles au débarquement de Provence et à l'opération dite de la petite tenaille. Ils préconisaient le débarquement en Grèce et en Yougoslavie, l'opération Grande Tenaille qui aurait permis aux soldats de l'Occident d'arriver les premiers à Belgrade, Vienne et Prague, peut- être même à Bucarest, Berlin et Varsovie. Churchill n'est pas loin de considérer que, par le manque d'imagination de Marshall, des buts essentiels ont été manqués.
Ensuite sur le plan diplomatique: en dépit des supplications de Churchill, Roosevelt s'est accordé avec Staline pour empêcher que la France siégeât à Yalta.

 

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Sur le plan de la doctrine l'opposition est également très nette: l'emprisonnement de Nehru, la surveillance incessante dont Gandhi est l'objet, la volonté de Churchill de se réinstaller solidement à Singapour et Hong-Kong irritent Roosevelt à le faire hurler. Le chef de la Maison-Blanche n'a manqué aucune occasion depuis le début de la conférence, en présence de Staline, de distinguer la pensée américaine du colonialisme et de l'impérialisme du Premier anglais. 
Enfin sur le plan politique les dissentiments sont graves: Churchill est loin de partager le crédit que font Roosevelt et Hopkins à la bonne foi de Staline. Depuis huit jours, il s'est battu sans grande conviction pour essayer de faire imposer par Roosevelt, qui détient la plus grande puissance et qui sait par Einstein que les savants américains sont tout prêts de réussir la fabrication de la bombe atomique,  des conditions qui pourraient éviter la soviétisation de la Pologne, de la Roumanie et de la Bulgarie.

 

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Il a dû faire preuve d'une extrême violence pour faire accepter que la France ait droit à une zone d'occupation en Allemagne après la défaite d’Hitler. Las et amer, mesurant pathétiquement sa faiblesse. Churchill a eu finalement l'attitude du lion devenu vieux, le réflexe de l'égoïsme, il ne s'est acharné qu'à sauver son propre bien, c'est-à-dire la grande voie sacrée de la puissance britannique, la route des Indes.

 

Roosevelt

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 La caisse de documents remarquables, spécialement préparés à son intention par le Pentagone et le Département d'Etat sur les problèmes à discuter durant la conférence, n'a même pas été ouverte.

Lors de son escale à Malte, avant de prendre l'avion pour Yalta, un dossier exceptionnellement important l'attendait : le rapport d'Allen Dulles, chef de l'espionnage américain en poste en Suisse, révélant que le Japon était prêt à cesser le combat, sous la seule condition que l'empereur Hiro-Hito ne soit pas déposé. 

 

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Hirohito ou Hiro-Hito  190-1989

 

Cela signifie qu'il est inutile de demander aux Russes d'entrer dans le conflit d'Extrême-Orient et donc de leur donner des gages sur l'avenir. Le rapport de Dulles a été négligé.

 

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Non seulement Roosevelt ne peut à peu près plus travailler mais il est devenu nerveux, irascible, s'irritant de la moindre contrariété. Encore une fois à Yalta, comme dans chacune des grandes compétitions de sa vie, ce prodigieux joueur de poker a tout joué, par flair, par divination, sur une seule carte: celle de l'amitié. Il a tout misé sur la sincérité avec la Russie. 

Il s'est dit qu'en jouant pleinement et loyalement l'amitié, il obligerait Staline à un sentiment d'une égale franchise. L'erreur, la grande erreur de Roosevelt a été de ne pas prévoir de position de repli, de ligne dure, une manoeuvre de remplacement, dans l'hypothèse où Staline jouerait la ruse au lieu de la loyauté. 

 

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Circonstance aggravante: le joueur de poker a affronté un joueur d'échecs. Et quel joueur d'échecs ! Staline, comme Molotov, comme Beria, adore jouer aux échecs par coeur : sans damier.

 

Hopkins moribond

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D'ailleurs, Hopkins était hors de combat. Pendant toute la durée de la conférence il demeura au lit, ne se levant que pour les séances plénières. La plupart des conseils de la délégation américaine se tinrent donc dans sa chambre et autour de son lit. 
Déconcertant spectacle que celui de cette délégation du plus puissant pays du monde menée par deux moribonds, il reste deux mois à vivre à Roosevelt et Hopkins ne lui survivra guère, flanqués d'un ministre des Affaires étrangères qui fait ses premiers pas dans la politique internationale mais déjà brouillé avec les Anglais.

 

Staline

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Quel diplomate! Quel stratège ! Note dans son calepin le maréchal Pétain alors exilé à Sigmaringen. Staline, le voilà, le plus grand homme de notre siècle. 
Plus tard, le dictionnaire Larousse dira d'Adolf Hitler: Chef de bande de l'époque stalinienne. Le chef moribond de la Maison- Blanche a donc en face de lui un homme d'acier qui est parvenu à la pleine maîtrise de ses moyens.
Ce montagnard madré aux yeux troubles et jaunes dont le visage fruste respire je ne sais quelle duplicité ironique et quelle implacable détermination est à la fois : tsar de toutes les Russies, premier secrétaire du parti communiste soviétique et maréchalissime de l'armée rouge. Il ne connaît d'autre loi et d'autre mécanisme que sa règle.

 

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La même logique qui a présidé en août 1939 à la signature du pacte de non-agression germano-russe, pousser les nations capitalistes à s'entre-déchirer pour les affaiblir ensemble, s'est retrouvée intacte en février 1945 à Yalta: exploiter à fond toutes les candeurs et toutes les disputes intérieures des nations capitalistes.
Le malheur de Roosevelt viendra du fait que l'amitié et le romantisme n'ont jamais été ni des buts, ni des moyens d'action pour un dialecticien lénino-marxiste, qui ne comprend que des rapports de force et des termes d'efficacité. Candide ne pouvait que se briser contre ce Masque de Fer.

 

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Le désaccord

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À midi trente le dernier jour de la conférence, les documents définitifs ne sont pas encore prêts. Des désaccords subsistent sur certaines formules, notamment à propos de la Pologne et des réparations matérielles à demander à l'Allemagne vaincue. Or, Roosevelt veut quitter Yalta dans l'après-midi même. Il doit s'embarquer à Sébastopol, pour aller rencontrer au Caire le jeune roi Farouk, le roi d'Arabie et l'empereur d'Ethiopie.

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Farouk 1920-1965

 

Il se fait une fête de conférer avec des monarques, de surcroît pittoresques. Il est impatient de quitter des lieux où il considère sa mission comme terminée. Il ne dissimule pas sa nervosité: il a bousculé ses secrétaires, il s'est emporté contre Churchill qui le suppliait de demeurer encore vingt-quatre heures. 

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Le président Roosevelt écoutant les propos de Staline et Churchill, à la conférence du Yalta.

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Il ne reste pas beaucoup de temps à consacrer aux promenades. D'ailleurs, dès que les délégués anglo-saxons sortent de leurs palais, ils se heurtent à chaque pas à la N.K. V .D, qui a mobilisé d'impressionnants effectifs pour les protéger.

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Anna Eleanor Roosevelt Dall Boettiger Halsted 1906-1975


Les rues sont emplies de patrouilles, baïonnette au canon, composées pour la plupart de femmes de quinze à vingt ans. Un jour, la fille de Roosevelt, Anna Boettiger, donne dans la rue un morceau de chocolat à une petite fille. Le morceau de chocolat lui sera soigneusement rapporté par une jeune femme en uniforme : Les petits Russes ne manquent pas de nourriture.

 

Fin de la conférence

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Étrangement, cette conférence s'est déroulée dans une atmosphère trouble de ripaille et parfois de beuverie.
En cette première semaine de février pourtant, jamais les hommes ne se sont tant battus. Des milliers de jeunes hommes meurent ou souffrent sur le front du Rhin, sur le front de l'Oder, sur le front d'Extrême-Orient, dans la neige ou la brousse à travers toutes les mers et tous les océans du globe. 
Des villes entières sont anéanties, des milliers de femmes et d'enfants sont ensevelis sous les décombres. L'Allemagne garde dans ses murs des des millions de prisonniers, dont plusieurs millions dans de véritables camps de l'enfer.
On peut éprouver quelque malaise à voir, à ce même instant, les Trois Grands qui décident des destins, s'empiffrer de caviar et de saumon fumé, ou porter des milliers de toasts dont le ton répond mal à la gravité ou aux angoisses de l'heure qui passe.
Pour ce dernier repas, ils sont treize à table. Quatorze places sont prévues, mais la chaise d'Harriman est vide: le diplomate américain participe à la suprême rédaction des documents.

Roosevelt préside, avec Staline à sa droite, Churchill, puis Molotov à sa gauche. Hopkins, principal conseiller de Roosevelt, a dû être porté à table sur une civière : personnage hallucinant galvanisé par une fantastique volonté de vivre ou de régner, il est ravagé par un cancer qui le tuera avant quelques mois. Le service est assuré par des garçons russes en veston noir et nœud papillon noir, sous le regard imperturbable de quelques employés du protocole anglais.
C'est au milieu du repas que l'on porte les documents définitifs, aux fins de signature. On repousse verres et assiettes. On époussette quelques miettes. C'est entre caviar et rosbif que sont finalement signés les accords de Yalta, dont dépend le sort de millions d'êtres humains. D'ici et de cet instant, toute l'Europe orientale est abandonnée à Moscou.
La partie était trop inégale: Roosevelt, à Yalta, est un homme à bout de forces qui ne sait plus se battre que contre sa mort. Durant l'interminable voyage par mer des Etats-Unis à Malte, il est resté blotti dans sa cabine à lire des romans policiers, à feuilleter sa chère collection de timbres qu'il a tenu à emporter, ou à s'amuser avec sa collection internationale de petits cochons: il en a de tous bois, de tous métaux et de toutes origines.

Les banquets

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Les derniers jours de la conférence se déroulent dans une atmosphère excellente. Les banquets se succèdent. Churchill, qui s'arrange toujours pour faire coïncider les conférences internationales avec ses anniversaires, est dûment fêté: trente-quatre toasts sont portés d'affilée. 

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Andreï Ianouarievitch Vychinsk 1883-1954 


Le chiffre de trente-quatre est battu au banquet de clôture. On en porte quarante cinq, mais certains Américains ne s'aperçoivent que trop tard du fait que la carafe de vodka qui sert à Vychinski, notamment, n'est emplie que d'eau claire. Certains de ces toasts (les premiers au moins) ne sont pas indifférents. 
Staline boit à l'alliance des Trois Grands. Vers la fin de la soirée, Roosevelt s'éclipse, épuisé. Il l'a fait les soirs précédents et, un jour qu'il se fait excuser par son médecin auprès de Staline, celui-ci répondit en guignant Churchill du coin de l'oeil : Il est heureux qu'il y ait au moins quelqu'un ici qui sache quand il est l'heure de rentrer.

Après la conférence de Yalta

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 Photo après la Conférence de Yalta

 

 

 

 




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