GARDIENNESDE-CAMPS-SS

GARDIENNESDE-CAMPS-SS

L'ORDRE NOIR SS

Devise des SS. Mon honneur s'appelle fidélité

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La naissance. La nuit des longs couteaux

Le désordre nazi SA cède la place à l'ordre SS

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La naissance de la SS

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Hermann Wilhelm Göring 1896-1946

En mars 1923, Goering crée une garde pour protéger à n'importe quel prix, la vie du Führer : quelques fidèles de la première heure prêtent serment à Hitler et se nomment la Stabswache (corps de garde). Ils portent un uniforme : casquette noire, brassière à bords noirs portant croix gammée, emblème à tête de mort.

 

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C'est à leur propos qu'apparaît le terme de SS. Qui sont-ils ? Des artisans, des ouvriers, des petits-bourgeois. Il y a Berchtold, leur chef, un marchand de cigarettes; Ulrich Graf, premier garde du corps de Hitler, ancien boucher et lutteur de foire etc. La S.S. apparaît pour la première fois sur le devant de la scène de l'histoire au cours de la nuit des longs couteaux. Le 30 juin 1934, Hitler prend la décision de décapiter l'état-major de la S.A. et de dissoudre l'organisation des chemises brunes qui rassemble tous les militants du parti et dont les manifestations brutales et tapageuses dominaient la rue et la vie politique allemande depuis 1921.
Le 30 juin, avec sa rapidité habituelle, Hitler étouffe dans l'oeuf la tentative de la S.A. de s'emparer du pouvoir. L'affaire est réglée au sein du parti, en dehors de toute légalité, avec l'appui de la S.S. Les chefs S.A. sont arrêtés, exécutés sur place ou livrés à des pelotons d'exécution improvisés. Roehm, surpris en plein sommeil, est jeté en prison après une dramatique entrevue avec le Führer, il est abattu dans sa cellule, après avoir refusé de se servir du revolver mis à sa disposition.

 

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Multiples visages de la SS
Bottés et vêtus d'une élégante tenue noire, les S.S. armés seront les mauvais anges gardiens du régime. Recrutés dans un milieu plus élevé que la S.A., ils se montreront plus discrets, mais feront preuve d'une terrible efficacité. Complètement acquis à l'idéal national-socialiste, la principale qualité des S.S. est une fidélité absolue et une obéissance aveugle aux ordres du Führer.
Témoins de la foi raciste mais aussi gardiens de cette foi, ils se feront tout naturellement inquisiteurs. Vivant en même temps la fondation d'une Église et son agonie, ils réussiront à être à la fois bourreaux et martyrs. Pour leur Führer, ils tueront et ils seront tués.
Cette vocation de la mort donnée et de la mort reçue s'exprime dans cette tête de mort dont ils font leur symbole. Dès leur création, ils sont marqués de ce signe et n'auront fait que rester fidèles jusqu'au bout à leur origine interne.
La SS, dans la douzaine d'années qui va suivre la prise du pouvoir, va revêtir des visages divers et même parfois contradictoires.
Le SS, c'est le policier qui arrête le suspect au petit matin blême et c'est le soldat qui affronte les chars ennemis, seul dans son trou, le panzerfaust au poing. Le SS, c'est l'archéologue qui découvre les ruines de la cité viking de Haithabu et c'est le mouchard qui fouille dans les corbeilles à papiers. Le SS, c'est le gardien des camps de concentration et le pourvoyeur des fours crématoires.

 

Les SS doivent se montrer durs et impitoyables

Ils doivent mépriser leur propre vie et celle des autres

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La sélection

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Heinrich Luitpold Himmler 1900-1945

 

Himmler insista d'abord sur l'aspect physique des candidats SS. Tous ceux qui ne mesurent pas, au moins un mètre soixante-dix sont éliminés. Ceux qui remplissent cette première condition doivent en plus présenter un aspect germanique. C'est-à-dire de préférence des cheveux blonds, des yeux bleus et le crâne allonge des dolicocéphales.

 

Les gens de valeur

Himmler savaient bien que l'apparence extérieure n'est pas le seul critère, si elle reste le critère essentiel. Pour attirer vers la SS ce qu'il nommait des gens de valeur, le Reichsführer partait du principe qu'il ne fallait pas leur offrir un service facile mais leur imposer de dures épreuves et leur demander sans cesse des sacrifices. Dans l'époque qui précéda la prise du pouvoir, on demanda donc aux SS des cotisations élevées. Ils devaient acheter eux-mêmes leur uniforme et si un candidat se déclare incapable de cette dépense, on lui répond :
Tu n'as rien compris. Il faut que tu sois prêt à tous les sacrifices. Va-t-en, nous n'avons pas besoin de toi.

 

Les volontaires affluent

Ils sont soigneusement examinés et contrôlés. Sur cent hommes, nous ne pouvons en utiliser en moyenne que dix à quinze, pas plus. Nous leur demandons le dossier politique de leurs parents, de leurs frères et soeurs, leur arbre généalogique jusqu'en 1750 et, naturellement, nous exigeons un rapport sur leur hérédité.
Lutte contre les chiens loups : Extrait de SS de Peter Neumann.
Parmi les épreuves auxquelles étaient soumis les futurs SS, une des plus dures était la lutte contre des chiens-loups dressés au combat. Quatre cages contenant les chiens avaient été amenées, et sur un signal on a ouvert les grilles. Les chiens, comme enragés, se sont jetés à la gorge de quatre candidats. Ceux-ci n'avaient absolument rien pour se protéger de la fureur des fauves.
Un entraînement spécial leur permet de venir à bout des animaux après une dizaine de minutes seulement. Mais s'ils ratent leur coup, les chiens, eux, ne les ratent pas. Un des hommes a eu l'épaule ouverte, et de son artère béante, le sang jaillissait par saccades. Il a exigé cependant que l'on ne fasse pas de mal au chien. Je trouve cela parfaitement normal : on excite ces bêtes jusqu'à les rendre enragées, il est juste que l'on en supporte les conséquences. C'est le genre d'exercice qui fait partie de la méthode destinée à tremper le caractère.

 

Le serment

Tous les candidats SS sont passés obligatoirement par l’Hitler-Jugend, la jeunesse hitlérienne, et doivent s'y être particulièrement distingués. C'est à l'âge de dix-huit ans qu'un jeune Allemand peut manifester ouvertement son désir d'entrer dans la SS. Il est d'abord solliciteur et on sait avec quelle minutie le cas de chacun est examiné. Il devient alors candidat. Mais il ne va pas entrer aussitôt dans l'Ordre noir. Il passe l'indispensable examen sportif, puis il doit satisfaire à deux obligations : d'abord l'Arbeitsdienst, le Service du travail, puis la Wehrmacht, la Force armée. Sous le régime national-socialiste du temps de paix, chaque Allemand passe ainsi deux ans sous les drapeaux. D'abord la pelle, puis le fusil. De dix-neuf à vingt et un ans, il construit des autoroutes et assèche des marais, puis il devient fantassin ou artilleur.
Quand il quitte la caserne, à vingt et un ans, le candidat SS qui vient de recevoir une énergique formation sportive et militaire, subit alors un véritable matraquage idéologique. Il ne s'agit encore que d'un cours élémentaire qu’Himmler résume ainsi : Les lois du mariage et les règles de l'honneur.

 

Le 9 novembre, jour anniversaire du putsch de 1923, devant la Feldernhalle (le Munich, il prête, à la lueur des torches, le serment de la SS : Je te jure, Adolf Hitler, Führer et Chancelier du Reich, d'être fidèle et brave. Je te promets d'obéir à toi, et à ceux que tu m'as donnés pour chefs, jusqu'à la mort. Que Dieu me vienne en aide.
La nuit de sa prestation de serment, le nouveau membre de la SS reçoit son poignard. À partir de ce jour, il a le droit de défendre son honneur par les armes. Il fait désormais partie de l'Ordre noir, dont il porte enfin les deux runes SS d'argent sur le col de sa vareuse noire.

 

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L'uniforme couleur de nuit
La SS emprunte la couleur de son uniforme à la nuit. Drap noir de la culotte d'équitation, de la tunique et de la casquette plate. Cuir noir des bottes, du ceinturon, du baudrier et de la visière baissée sur un regard implacable. Éclairant cette tenue (le deuil, quelques taches argent brillent d'un éclat de métal glacé : la plaque du ceinturon, l'unique épaulette torsadée ; sur la casquette, l'aigle du parti national-socialiste, devenu l'aigle du Reich, et cette tête de mort empruntée aux vieux régiments de hussards impériaux. Sur le revers du col : à gauche, les insignes de grade, barrettes, étoiles carrées ou feuilles de chêne ; à droite les deux lettres SS en caractère runique qui font songer à des éclairs d'argent.
Le brassard du parti lance une note écarlate, mais il est, lui aussi, souligné de deux bandes noires, pour bien marquer que les SS ne sont pas des nationaux-socialistes comme les autres. Le poignard est inspiré de l'époque de la Renaissance. Sur la lame étincelante, se détache en grandes lettres gothiques la devise de la SS : Mein Ehre heisst Treue (Mon honneur s'appelle fidélité.)
L'hiver, les SS portent un long manteau noir et certaines unités en service arborent le casque d'acier sombre où les lettres SS se détachent en noir sur un écusson blanc. Tout dans cet uniforme, élégant mais funèbre, a été choisi pour impressionner. Ceux qui le portent ont l'impression, en l'endossant, de faire désormais partie d'une caste à part. Ils le revêtent comme une armure médiévale.

 

À vous, Adolf Hitler, je jure fidélité et bravoure

Je promet d'obéir jusqu'à la mort et que Dieu me vienne en aide

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L'obéissance
L'obéissance est la conséquence de la fidélité. Les ordres émanant de la hiérarchie doivent être exécutés, non seulement à la lettre, mais dans leur esprit. Un SS ne peut refuser un ordre. Il peut seulement faire observer qu'il ne se sent pas capable de l'exécuter et demander à en être libéré. Si ses supérieurs confirment leur ordre, il doit l'exécuter malgré tout.

 

Le sport 

Jusqu'à son cinquantième anniversaire, le SS doit passer chaque année un examen sportif et le Reichsführer lui-même tenait à s'y soumettre (même si les examinateurs montrèrent, dit-on, quelque indulgence dans leurs notations). Les épreuves ont lieu en général le 21 juin, date du solstice d'été, qui est une des grandes fêtes de l'Ordre noir.
La marche est le complément normal du sport. Le stade débouche sur la route. Pendant toute la période nationale-socialiste, l'Allemagne a vécu au rythme des colonnes en marche. Sur toutes les routes, ce ne sont que cohortes brunes ou noires qui avancent, en lançant à pleine voix des chants guerriers. Voici revenu le temps des lansquenets. 
Dans un peuple mobilisé chaque dimanche pour quelque festivité nationale-socialiste, les SS assurent, au premier rang, le service d'ordre. On les voit à la fête des Moissons, comme au jour des Héros. Ils sont là pour célébrer le Travail ou la Culture, ces grandes entités abstraites, regermanisées pour la circonstance. Ils se costument en guerriers du temps d'Arminius, le vainqueur des légions romaines, pour défiler autour d'un char porteur de la roue solaire.

 

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La famille 
Mais l'essentiel de l'activité d'un SS est sans doute la fondation de sa propre famille. Heinrich Himmler ne manque jamais de rappeler à ses hommes que se marier est un devoir sacré et il fixe même à quatre le nombre minimum des enfants que doivent élever ces foyers de l'Ordre noir.
Il envisage même de ne plus donner d'avancement aux officiers qui seraient restés célibataires après trente ans et il indique aux autres qu'il sera tenu compte, pour les nommer à un grade supérieur, de leur valeur en tant que gradé, mais également de leur attitude en tant que chef de famille.

Les prénoms
Après avoir expulsé les saints du calendrier, les SS s'efforcent de les chasser de l'état civil : les prénoms d'origine hébraïque, comme Judith ou Daniel, sont à proscrire. Les enfants des familles SS doivent porter des prénoms d'une origine nordique indiscutable. À la naissance d'un enfant, l'Ordre noir lui offre un chandelier gravé à son nom et orné de caractères runiques. Une devise rappelle au nouveau-né le principe essentiel de la SS : Tu n'es qu'un maillon de la chaine éternelle de la parenté. Il existe une cérémonie de baptême appartenant en propre à la SS.

 

Formation des cadres SS
Toute élite exige une élite pour la diriger. La SS attachait une attention toute particulière à la formation de ses cadres. Les jeunes hommes jugés dignes de devenir officiers de l'Ordre noir et de gravir rapidement les degrés d'une hiérarchie qui vit consacrer des généraux de trente ans, ces jeunes hommes subissaient la formation redoutable et mystérieuse des Junkerschulen de la SS.
La plus connue, parce qu'elle devait devenir par la suite la pépinière des officiers de la Waffen SS issus de trente-deux nations européennes, est celle de Bad Tôlz, en Bavière.

Les aspirants franchissent le seuil et se retrouvent sur une immense place d'armes. Un seul drapeau, noir avec les deux runes SS blancs, claque au vent des sommets. A Bad Teilz, on étouffe en été et on gèle en hiver. L'instruction est impitoyable : beaucoup de gymnastique et un peu de philosophie. L'essentiel est de tremper les caractères et de donner à ces très jeunes aspirants le sens de l'autorité et de la responsabilité.

La Waffen SS. Une troupe de choc

Ils furent les pompiers du IIIe Reich

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Création de la Waffen SS
Conçue initialement pour veiller à la sécurité intérieure de l'Etat, puis pour lutter officiellement contre les juifs et les communistes, la SS est dans l'esprit d’Hitler l'instrument de répression contre les mécontents du régime quels qu'ils soient. Les chefs de l'armée restent les adversaires du parti... Aussi, Hitler tend-il à posséder une autre armée, qui lui soit propre, car toute révolution qui ne contrôle pas l'armée ne peut lui insuffler son esprit. Il espère le faire progressivement partager par la Wehrmacht. Pour cela, il faut que les formations SS se montrent au moins égales, sinon supérieures aux unités combattantes. Le respect du peuple et de la Wehrmacht pour ces nouvelles unités est l'argument psychologique qui entraînera la création de la Waffen SS.


Le recrutement
Le recrutement est fondé sur une sélection draconienne au point de vue physique et racial. A la Leibstandarte, la taille minimale est de 1,80 m. Elle est de 1,75 m pour les deux autres régiments. Ces unités rassemblent les plus beaux spécimens de la race germanique. Les conditions d'engagement sont très sévères : 4 ans pour la troupe, 12 ans pour les sous-officiers, 25 ans pour les officiers. Malgré la longue durée des engagements, les candidats sont nombreux : ils se recrutent surtout dans les Jeunesses hitlériennes et parmi les paysans, attirés par une carrière où les distinctions sociales sont abolies.
L'instruction est basée, on l'a vu, sur une très haute valeur athlétique. Les officiers comme la troupe sont tenus de pratiquer tous les sports de combat individuels et collectifs. L'instruction militaire est menée d'une façon beaucoup plus brutale que dans la Wehrmacht. Les exercices avec tir réel sont fréquents. Mais ce qui distingue surtout le SS, c'est son éducation politique. L'endoctrinement idéologique est aussi important que l'instruction militaire.


Témérité des Waffen SS 
Pour bloquer la contre-attaque des chars britanniques, les SS font preuve d'un héroïsme certain : un officier laisse un char s'approcher, lance ses grenades et se fait écraser ; un homme bondit sur l'arrière d'un autre char, dégoupille une grenade et veut l'introduire par les fentes de visée : il est abattu par le char qui suit ; d'autres attendent que les véhicules adverses soient à cinq ou dix mètres pour ouvrir le feu avec leur fusil ou leur pistolet mitrailleur.
Toujours à l'avant-garde de ses unités, Sepp Dietrich, le 28 mai, près d'Esquelbeck, passe sans s'en douter près d'un centre de résistance britannique qui ne se dévoile qu'au dernier moment. Pris sous une rafale d'armes automatiques, il se jette dans le fossé pendant que sa voiture prend feu. L'essence coule dans sa direction ; pour se préserver des flammes, il se roule dans la boue gluante, assiste pendant de longues heures aux combats acharnés qui se déroulent près de lui, car ses subordonnés, inquiets de sa disparition, lancent chars, automitrailleuses, bataillons SS contre les Britanniques. Il est finalement dégagé par une manoeuvre de débordement qui oblige les Anglais à décrocher. La Liebstandarte a failli perdre son aventureux Obergruppenführer.

Un acte de barbarie

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Fritz Knöchlein 1911-1949


Une compagnie de la SS Totenkopfdivision capture, après des engagements très sévères, une centaine d'Anglais qui luttent désespérément dans une ferme, près du village Le Paradis, jusqu'à épuisement de leurs munitions. Les pertes sont élevées parmi les assaillants. Le commandant SS, fait aligner les survivants contre un des murs de la ferme et, froidement, les fait massacrer à coup de rafale de mitrailleuse. Ceux qui donnent encore des signes de vie sont achevés à la baïonnette ou au pistolet. Deux Anglais réussissent pourtant à s'évader. Ils sont repris plus tard par une autre formation de la Wehrmacht et sont soignés dans un hôpital. Après la guerre, ils révèlent l'impitoyable tuerie, font traduire Knochlein devant un tribunal militaire ; l'officier SS est condamné à mort le 25 octobre 1948 et pendu trois mois plus tard. 


Le chaudron de Tcherkassy
En février 1944, une manoeuvre en tenaille permet l'encerclement de deux corps allemands sur le balcon du Dniepr à Tcherkassy Parmi les troupes prises au piège, se trouvent deux formations SS, la Wiking et la brigade Wallonie. Rejetant toutes les offres de reddition répercutées par les officiers transfuges du comité Allemagne libre, les assiégés tentent une sortie en masse et se ruent littéralement au-devant des blindés du général Hube, qui tente de progresser jusqu'au chaudron.

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Hans-Valentin Hube 1890-1944

L'armée se précipita vers le sud-ouest, écrit Léon Degrelle, chef de la brigade Wallonie. Il neigeait à gros flocons. Abrités sous ce voile de flocons épais, nous courions à perdre haleine. Le terrain était monstrueux. Nous foncions d'une colline à l'autre. Le creux de chaque ravin était un entassement effroyable de véhicules broyés, de dizaines de soldats tués, jetés en travers de la neige rouge. Les pièces ennemies martelaient sauvagement ces passages. Nous devions nous coucher à l'abri des morts.
Mais le dégel freine la marche de la colonne de secours et provoque, dans la poche, d'inextricables embouteillages. Des milliers de camions, poursuit Degrelle, échelonnés sur vingt kilomètres, par trois véhicules de front, patinaient dans les grenouillères noirâtres de la route, convertie en un cloaque prodigieux. Cette masse énorme était une cible incomparable pour l'aviation. Les appareils soviétiques, déchaînés comme des essaims stridulents de guêpes, piquaient sur les colonnes engluées.

 
Les troupes soviétiques multiplient en même temps les attaques sur les flancs de la poche. Dans la plaine, les Russes arrivaient comme la marée. Ils poussaient, avec eux, leur artillerie légère. Ils virent nos deux panzers qui progressaient le long de la côte nue. Les obus de leur Pack s'abattirent aussitôt en avalanche, encadrant nos blindés, écrêtant le rempart, tuant des hommes.


Le 17 février 1944, tout parait perdu. La seule issue se réduit à un étroit couloir entièrement sous le feu des chars et des fantassins soviétiques. À l'arrière-garde, les Wallons se trouvent isolés. Nous nous étions collés les uns aux autres pour ne pas mourir de froid. Chacun avait jeté ses papiers, bagues, alliances quel espoir nous restait-il de sortir vivants ou libres de cette faille étroite, puisque les chars ennemis barraient le sud ?
Finalement, l'impossible réussit. Plus de 40 000 hommes réussirent à s'extraire du chaudron de Tcherkassy, laissant derrière eux près de 10 000 cadavres.

Heidrich. L'archange de la mort

Himmler. Le souverain du monde concentrationnaire

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Himmler
Il avait une personnalité difficile à saisir. Ceux qui l'ont connu de son vivant avaient peine, après l'avoir vu, à le décrire. Il y a autant de portraits que de témoignages : Une application d'écolier borné, mais aussi quelque chose de méthodique comme peut l'être un automate.
Un bon maître d'école, certainement pas un chef.
Froid, calculateur, avide de pouvoir, mauvais génie d’Hitler, l’individu le plus dénué de scrupules de l’IIP Reich.
Jamais je n'ai pu accrocher son regard, toujours fuyant et clignant derrière son pince-nez. 
Cet homme n'avait rien de diabolique. Courtois, non dépourvu d'humour, il aimait à jeter de temps en temps un mot d'esprit pour détendre l'atmosphère.

 
Un égoïste forcené
Dans son comportement, Himmler paraissait effacé, insaisissable et d'une froideur absolue. Ceux qui vécurent dans son entourage ont tous affirmé que c'était un être profondément dissimulateur, hypocrite, entêté, venimeux, animé par une farouche volonté de domination qui ne s'évanouissait qu'en présence d'Adolf Hitler. Quand le Führer lui adressait un reproche, Himmler restait tremblant, l'air d'un chien battu, incapable de formuler le moindre mot pour sa défense ; il était comme foudroyé.
En outre, il était d'un égoïsme forcené et doté d'une profonde indifférence affective. Capable de fournir un immense travail, dans un automatisme routinier, il trahissait souvent une extrême surexcitation interne qui se traduisait par des rougeurs aux pommettes et sur le front.
Son fanatisme en apparence glacé était profond, tumultueux, fantasmagorique et brûlant de sincérité. Il suffit de lire ses discours, d'en entendre les enregistrements qui subsistent, pour se rendre compte que ce mystique du mythe du sang croyait de tout son être à ce qu'il disait et qu'il ne reculait devant rien, aucun crime, pour réaliser les objectifs fixés par son Führer.
Heinrich Himmler est né le 7 octobre 1900, à Munich. 
Les trois fils Himmler furent élevés, selon les méthodes de l'époque, dans une famille catholique qui ne plaisantait pas avec la morale, l'obéissance et les convenances, et dans l'amour et le respect de la patrie allemande. Fils docile, affectueux et respectueux, Heinrich entretiendra avec les membres de sa famille des relations excellentes jusqu'à la fin de leur vie.

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Reinhard Tristan Eugen Heydrich 1904-1942

 

Heidrich 
Élégant, sportif, de type pseudo-nordique, prétentieux comme une star, coureur effréné de jupons,bref dans son propos, tranchant comme un rasoir, systématique et réglé comme une machine électronique, était très exactement le contraire de Himmler.
Il est difficile de démêler les rapports précis entre les deux chefs SS. Cependant, sur un point, il n'existe pas le moindre doute : dans l'association, Heydrich était officiellement au second plan mais, en réalité, il jouait le rôle déterminant ; à sa manière, bien entendu. Analysant très exactement les faiblesses du Reichsführer SS et sachant qu'il pouvait tabler sur sa vanité et son complexe d'infériorité, Heydrich entreprenait de l'alimenter en douceur en idées et en réalisations, s'y prenant de la façon la plus subtile. Jamais le moindre indice n'en parviendra au public.
Cet homme constituait le pivot caché autour duquel tournait le régime nazi. L'évolution de toute une nation était indirectement guidée par ce puissant caractère. Il était de beaucoup supérieur à tous ses collègues politiques et il les contrôlait, comme il contrôlait la vaste organisation de renseignements du SD.

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Wilhelm Canaris 1887-1945


En quelques années, Heydrich réussit à être l'homme le plus redoutable du IIIè Reich, alors que Himmler en était l'homme le plus redouté. Les ambitions de Heydrich étaient sans limite. Il développa son service de Renseignements à un point difficilement imaginable. Rien ni personne ne lui résistait. Sauf une seule personne : il ne put, de son vivant, abattre l'amiral Canaris, chef de l'Abwehr (service de renseignements de l'armée allemande, indépendant du parti comme des SS), malgré une lutte secrète, mouchetée, féroce, qui dura de 1935 à 1942.
Dès 1931, Heydrich était convaincu que, tôt ou tard, Hitler prendrait le pouvoir. C'est pourquoi il créa délibérément à l'intérieur même des SS, une organisation bien à lui pour doubler et, si nécessaire, remplacer tout l'appareil du gouvernement, amorçant ainsi un État dans l'État.

 

Que sont-ils devenus ?

Condamnés à mort ou perpétuité, acquittés, disparus ou libérés

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Joseph Dietrich 

Né en 1892. Volontaire dans les Uhlans. Conducteur de chars de combat. Sergent-major à la fin de la première guerre mondiale. Garde de corps du Führer dans les débuts du parti national-socialiste à Munich. Organisateur de la Leibstandarte Adolf Hitler, devenue avec la guerre brigade, puis division. Commandant le 1er corps blindé SS, puis la VP armée S S. Condamné à vingt-cinq ans de à la forteresse de Landsberg. Meurt en 1967.

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Skorzeny Otto 
Né en 1908 à Vienne. Ingénieur et membre du parti national-socialiste autrichien. Mobilisé en 1939 dans la Waffen S S. Participe avec la division Das Reich à la campagne de Russie. Muté au SD et chargé des opérations spéciales. Libère Mussolini le 12 septembre 1943. Participe à l'opération contre le Burgberg de Budapest et à la bataille des Ardennes. Commandant de division sur l'Oder à la fin de la guerre. Arrêté, évadé et réfugié en Espagne. Meurt le 6 juillet 1975.

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Lammerding Heinz 

Né en 1905. Officier de la Reichswehr. Rejoint la division Totenkopf au début de la guerre à l'Est. Commandeur du régiment Thulé. Chef du Kampfgruppe Das Reich puis commandeur de cette division, réorganisée en France au printemps 1944. Chef d'état-major d’Heinrich Himmler, de février 1944 à mars 1945.Condamné à mort par contumace en France pour les affaires de Tulle et d'Oradour. Non extradé. Mort le 13 janvier 1971.

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Adolf Eichmann


Né en
1906. SS Obersturmbannführer (lieutenant-colonel). Entré au SD en 1934. Chef de la section des Affaires juives du SD. Chargé du transport des Juifs vers les camps d'extermination. Arrêté sous un faux nom par l'armée américaine, il s'évada. Réfugié en Argentine avec sa famille. Capturé en 1961 par les Israéliens. Jugé et pendu à Jérusalem, en Israël, en 1962.

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Félix Steiner

Né en 1896 Il participe aux campagnes de Pologne et de France et gagne une des premières cravates de chevalier de la croix de fer. À la fin de l'année 1940, il devient le premier chef de la division Wiking, formée de volontaires allemands et germaniques. À sa tête, il participe à l'offensive contre la Russie et se bat en Ukraine et dans la région du Donetz. L'année suivante, il fonce sur le Kouban et atteint le Caucase.

Il se fait remarquer pour son esprit critique et Heinrich Himmler lui écrit : Vous êtes mon général le plus désobéissant. Il a la réputation de faire ce qu'il veut et de ne recevoir de conseils de personne. 
Dans les derniers jours du IIIe Reich, il commande le Groupe d'armées Steiner et Adolf Hitler l'attendra jusqu'au bout dans Berlin encerclé. Mais il ne parvient pas à percer. Prisonnier des Britanniques, il ne sera libéré qu'en 1948. Il s'installe alors à Munich et entreprend de rédiger des essais et des souvenirs. Il meurt en 1966 à Munich.

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Léon Degrelle 1906-1994 

Il participe comme sous-officier mitrailleur aux opérations sur le Caucase et va gagner tous ses galons au prix de plusieurs blessures, récoltées au corps à corps. Lorsque la légion Wallonie, devenue brigade d'assaut de la Waffen SS, est encerclée à Tcherkassy à la fin de l'hiver 1944, il joue un rôle primordial dans la rupture de l'étau soviétique et sera décoré de la croix de chevalier par Adolf Hitler lui-même, qui dit à cette occasion : Si j'avais un fils, je voudrais qu'il fût comme vous.
Lors de la débâcle du IIIe Reich, il parvient à gagner le Danemark, puis la Norvège. Il s'envole alors pour l'Espagne, à bord d'un avion qui n'a que 2 500 kilomètres d'autonomie et fait un atterrissage de fortune sur la plage de Saint-Sébastien, sans une goutte d'essence.
Grièvement blessé une fois encore, il s'installe en Espagne. Condamné à mort par contumace dans son pays, il fait l'objet de plusieurs demandes d'extradition, ce qui ne l'empêche pas de poursuivre une carrière d'industriel. Ses livres de souvenirs, la Cohue de 40, et surtout la Campagne de Russie (récemment réédité par la Table Ronde, sous le titre de Front de l'Est), témoignent d'un talent certain de polémiste et d'écrivain.
À certaines occasions, comme le mariage d'une de ses filles, il n'hésite pas à se faire photographier en grand uniforme de colonel de la Waffen SS, avec toutes ses décorations ornées de la croix gammée.




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