L'ATTENTAT DU 20 JUILLET 1944
En dépit des réserves ou de l'hostilité de nombreux chefs militaires à l'égard d'Hitler, inspirées ou accrues par leur certitude que la défaite était inéluctable, il en était bien peu qui fussent disposés à passer de la critique au putsch.
Le complot du 20 juillet allait le démontrer. Certes, il existait dès avant la guerre, une opposition militaro-conservatrice guidée par le général Beck, par le colonel Oster, directeur à l'Abwehr, et par le bourgmestre de Leipzig, Goerdeler. Elle pouvait compter sur des généraux comme von Witzleben, Hoepner, Halder, von Treschkow, Karl von Stülpnagel. Mais la popularité acquise par Hitler après Munich, ses victoires successives, les événements militaires qui dispersèrent les hommes, interdirent toute tentative de conspiration sérieuse. Cependant les contacts demeurèrent et se resserrèrent à partir de 1943 quand apparut, impérative, la nécessité d'éliminer Hitler si l'on voulait épargner la ruine à l'Allemagne.
Mais on va voir que la plupart des conjurés de juillet 1944 étaient en majorité des généraux à la retraite ou en disgrâce (Beck, von Witzleben, Hoepner, Halder), des colonels ou des officiers subalternes. C'étaient le plus souvent des hommes sans troupes. Les généraux exerçant un commandement important ne furent pas sollicités, tergiversèrent ou bien se défilèrent. Seul le silence gardé par beaucoup de chefs militaires bien qu'ils aient eu vent de la conspiration, montre qu'ils y auraient adhéré si elle avait réussi. C'est un peu ce qui se passa au sein de l'armée française en 1961 lors du putsch d'Alger. Encore les généraux d'Alger entraînèrent-ils plus d'unités que les conjurés de Berlin.
Le colonel au bandeau noir
Le 20 juillet 1944, Hitler, qui émerge rarement du sommeil avant dix heures, s'est fait réveiller à neuf heures. Il attend Mussolini au début de l'après-midi, ce qui l'oblige à avancer la première de ses conférences militaires quotidiennes, fixée d'ordinaire à treize heures.
Entre l'effet prolongé des narcotiques et celui des stimulants que lui administre le Dr Morell, son guérisseur, le Führer se montre de méchante humeur le matin. Mais l'entourage remarque qu'il est plus nerveux encore que les autres jours. On sait d'ailleurs qu'il déteste son quartier général de Prusse orientale, ce Wolfshantze bien nommé, repaire du loup glacial en hiver, sinistre en toute saison, et, depuis son arrivée le 17 juillet étouffant.
Il regrette l'air pur de son Q.G. bavarois du Berghof. Entre le vaste abri souterrain où il réunit son état-major quand les bombardiers ennemis sont signalés et une Gasterbaracke dont les dix fenêtres ouvertes entretiennent un courant d'air, il a opté pour le baraquement dit des invités.
Albert Speer 1905-1981
Bâtie en bois au début de 1941, cette construction a été renforcée au printemps d'une épaisse couche de béton, sur ordre d'Albert Speer. Les travaux de consolidation se poursuivent dans cet étrange village de bunkers bas et parfaitement camouflés : toits couverts de filets verts retenant mousses et feuillages, murs verts se confondant avec les bois d'alentour.
Claus Philip Maria Schenk von Stauffenberg 1907-1944
La nuit précédente, Hitler a monologué comme de coutume devant ses secrétaires à l'issue de sa conférence de minuit, jusqu'à trois heures du matin. Épuisés, il les retint encore debout après les bonsoirs, pour une dernière phrase : J'ai un mauvais pressentiment, mais il importe que rien ne m'arrive. Je n'ai ni le droit ni le temps de tomber malade. L'objet essentiel de la conférence du jour porte sur les mesures urgentes qui doivent être prises pour résister à la nouvelle offensive déclenchée par les Russes en Galicie.
Lorsque à midi trente, Hitler pénètre dans le baraquement la carte des opérations couvre une longue et unique table flanquée de quelques chaises rudimentaires. Il y a là l'Obertsgruppenführer Hansen, le général Eberbach, le général SS Sepp Dietrich, et le nouveau chef d'état-major des Panzer, le lieutenant-général Ganse. Le général Heusinger, chef des opérations et son adjoint, le colonel Brandt complètent, avec les généraux Schmundt, Jodl et Korten, l'aréopage. Ne manquent que le maréchal Keitel et un officier convoqué par lui, le colonel comte Klaus von Stauffenberg, qui venant de Berlin, doit faire un rapport sur les nouvelles divisions de Volksgrenadieren, dont Hitler estime ridiculement lente la formation accélérée.
Sur un signe du Führer, Heusinger commence son exposé. Au même instant, la porte s'ouvre devant Keitel, confus de ses deux minutes de retard suivi de Stauffenberg et de son aide de camp. Hitler jette un regard étonné sur ces deux hommes que Keitel se hâte de nommer. Stauffenberg a pourtant participé à deux grandes conférences du Q.G. et il est de ceux que l'on n'oublie pas.
De haute taille, ce colonel de 37 ans reste très beau, en dépit du bandeau noir qui lui barre le front. En Tunisie, il a perdu un oeil, le bras droit et deux doigts de la main gauche.
Le Führer, qui ne cesse de cacher sous sa main droite les tremblements de la gauche salue brièvement et engage son voisin immédiat, Heusinger, à reprendre sa lecture.
Stauffenberg prend place entre Korten et Brandt, à moins de deux mètres d’Hitler qui s'assied. Berger, son secrétaire-sosi, et deux sténotypistes, s'asseoient également. Les six SS de la garde personnelle, les délégués d'Himmler et de Goering, les officiers de son état-major personnel, comme les généraux, restent debout.
Stauffenberg se penche pour caler sa serviette contre une des lourdes consoles de chêne qui soutiennent le plateau de la table. Il respire. Jusqu'à l'ultime seconde, il s'est demandé si la précieuse serviette, et lui-même, parviendraient sans dommage jusqu'au repaire du loup.
Trois tentatives d'attentat en juillet 1944
C'est la troisième fois depuis le début de juillet qu'il transporte une bombe explosive entre ses dossiers. Le lieutenant Werner von Haeften, son aide de camp en cache une autre de la même manière pour le cas où la première ne fonctionnerait pas.
Depuis sa nomination, en juin, au poste de chef d'état-major du général Fromm, commandant en chef de l'armée de l'intérieur. Stauffenberg a accès à certaines conférences militaires présidées par Hitler.
Descendant de généraux illustres, dont Geisenau, fils de l'ancien chambellan du dernier roi de Wurtemberg, ce catholique fervent avait d'abord cru aux vertus du national-socialisme, avant d'éprouver honte et dégoût dès les premières persécutions des églises chrétiennes, et plus encore devant les pogroms organisés contre les Juifs. Depuis deux ans, son opposition à Hitler s'était concrétisée : il appartenait à un groupe de militaires et de fonctionnaires qui voulaient éliminer le Führer et constituer un gouvernement capable de traiter avec les Alliés.
Très cultivé, enflammant par son dynamisme et ses idées généreuses ceux qu'il voulait convaincre, Stauffenberg avait réussi à gagner à l'opposition active presque tous les hommes qu'il avait approchés.
Friedrich Olbricht 1888-1944
Depuis plusieurs mois déjà, ses amis et lui-même étaient déterminés à en finir.
Convoqué au Q.G. bavarois du Führer le 11 juillet, il avait reçu mission d'exécuter Himmler et Goering en même temps que leur maître. Mais Himmler était absent, et le général Olbricht, pivot du complot, prévenu, avait ordonné à Stauffenberg de surseoir.
L'occasion s'était présentée quatre jours après, le 15 juillet. Convoqué au Q.G. de Rastenburg, Stauffenberg s'était absenté un instant de la conférence pour téléphoner à Olbricht en termes convenus que la mort d'Hitler était imminente. Sûr, cette fois, de la réussite, le général avait aussitôt déclenché le plan d'insurrection.
À son retour dans la salle de conférence, Stauffenberg n'y avait plus trouvé Hitler. Le Führer avait écourté la conférence. Olbricht avait pu rattraper d'extrême justesse les unités complices qui déjà marchaient sur Berlin en expliquant au général Fromm inquiet de ces mouvements, qu'il s'agissait d'un exercice.
Le plan Walkyrie
Le plan des conjurés avait été mis au point depuis août 1943 par Stauffenberg lui-même, à la demande du maréchal von Witzleben et du général Beck, et sur proposition du général Oibricht. Les premières bases en avaient été jetées dès avant Munich par le général Beck, l'amiral Canaris, chef de l'Abwehr, le maréchal von Witzleben qui n'était plus en activité et l'ancien bourgmestre de Leipzig, Cari Goerdeler, tous anti-nazis de la première heure.
Il consistait principalement, dès l'annonce de la mort du Führer, à faire occuper tous les bâtiments militaires de Berlin, de Cologne, de Munich, de Vienne et quelques autres centres vitaux. En même temps, on mettrait hors d'état de nuire les SS de Berlin et des environs. Les conjurés pouvaient compter du moins le croyaient-ils sur le concours du régiment des Gardes, de quelques unités d'infanterie, d'artillerie et de chars, toutes commandées ou infiltrées par des membres de la conjuration.
Sous l'autorité du comte Helldorf, préfet de police et de son adjoint, Fritz von der Schulenburg, la police assisterait l'armée, de même que les forces de la Place, commandées par le général von Hase, et le général Fellgiebel, chef des transmissions au Q.G. de Rastenburg. L'ancien chef d'état-major général de l'armée de Terre le général Halder mis à la retraite à la fin de 1942, avait également adhéré au complot.
À l'Est, derrière le major-général von Tresckow, chef d'E.M. de la 2° armée, l'un des moteurs de la conspiration, qui avait déjà organisé et manqué en mars 1943 deux attentats contre Hitler, à l'Ouest avec von Stülpnagel à Paris et von Falkenhausen en Belgique, les rangs des antinazis s'étaient fortifiés à la suite des défaites militaires et du débarquement allié.
Toutes les dispositions étaient prises, croyait-on, pour assurer la bonne marche du plan Walkyrie, ainsi baptisé par les conspirateurs afin de créer une confusion avec celui que le Führer avait lui-même désigné sous ce vocable pour la répression de troubles éventuels.
Mais les conspirateurs n'avaient pu obtenir un accord ferme des maréchaux Rommel et von Kluge qui venait de succéder à von Rundstedt à la tête du front Ouest. Rommel promettait de contribuer à l'arrestation du Führer, estimant que son devoir était de venir au secours de l'Allemagne mais rien de plus. Kluge se bornait à reconnaître qu'il fallait, agir contre Hitler.
Quant au général Fromm, commandant de l'armée de l'intérieur, il promettait tout un jour, pour faire marche arrière le lendemain. La versatilité de son attitutde inspirait une profonde méfiance. En somme, peu de généraux détenant des commandements importants avaient adhéré à la conjuration. Mais à défaut de marcher, ceux qui avaient été sollicités ou informés, ne dévoilèrent pas l'existence de cette conspiration.
À côté des militaires se trouvaient des hommes éminents venus d'horizons très divers. Aristocrates, juristes ou diplomates, prêtres catholiques ou pasteurs protestants, ils formaient autour du comte von Moltke le cercle de Kreisau, nom du domaine des Moltke. S'étaient ralliés à eux, des sociaux-démocrates comme Julius Leber, Reichwein et Holbach, des syndicalistes chrétiens comme Jacob Kaiser, tous animés par une haute idée de leurs devoirs de chrétiens.
Le 20 juillet, Stauffenberg et von Haeften, chacun avec sa bombe, quittent Berlin à six heures du matin et prennent la route de l'aérodrome de Rangsdorff. Le général-major Stieff, chef du bureau de l'organisation à l'O. K.H., qui a procuré les heures. Stauffenberg est pleinement confiant en survolant les 550 km qui séparent Berlin de l'aérodrome de Rastenburg. Il est sûr de sa bombe. Et les conjurés sont sur pied de guerre à Berlin. L'avion arrive à destination à 10 h 15.
Stauffenberg, persuadé d'avoir réussi
Tenez-vous prêt à décoller à tout moment, à partir de 13 h, dit von Haeften au pilote en descendant du Heinkel.
Une voiture du Q.G. attend les officiers pour les conduire au Wolfshantze, éloigné de huit kilomètres.
Nul ne pénètre au Wolfshantze sans passeport spécial et visa en règle, valables pour quelques heures seulement, au maximum pour la journée. Tracée dans un bois miné une petite route mène à une première zone destinée aux baraquements occupés par les ouvriers de l'organisation Todt et par les SS de la garde qui, avec leurs meutes de chiens policiers font des rondes constantes de jour et de nuit.
Champs de mines et barbelées électrifiés séparent ce village du suivant réservé aux officiers du haut commandement et aux services de la Propagande.
Arrivé à la troisième enceinte, Stauffenberg espère que le chef de sécurité d'Himmler, spécialement coriace, n'ouvrira pas les serviettes. Par chance, il se contente des passeports, et c'est d'un coeur soulagé que le colonel s'attable devant la collation que lui fait servir son ami, le capitaine von Möllendorf, adjoint au commandant du camp. Puis il se rend chez le général Fellgiebel, chef des Transmissions, rouage essentiel du complot, avant d'aller exposer à Keitel l'essentiel de son rapport.
Soyez bref, lui conseille le maréchal. Le Führer tient à se libérer rapidement. Le train du Duce arrive à 14 h 30.
Keitel quitte alors son bureau avec Stauffenberg. Celui-ci dit avoir oublié sa casquette dans l'antichambre revient sur ses pas et de ses trois doigts munis d'une pince, brise la capsule contenant l'acide. En rongeant le fil, cet acide doit libérer la pointe qui percutera la capsule de fulminate de la bombe au cours des dix prochaines minutes.
À l'instant de pénétrer dans la Gasterbaracke, Stauffenberg s'arrête encore. Il prévient le sergent du standard assez fort pour se faire entendre de Keitel qu'il attend un appel de Berlin.
À peine Heusinger a-t-il repris son exposé que Stauffenberg quitte discrètement la pièce suivi de son aide de camp. Tous les participants ont alors le nez sur la carte des opérations. Quand Keitel relève la tête, ne voyant plus le colonel, il va le chercher au standard téléphonique, car c'est à lui maintenant de faire son exposé.
Le sergent de service dit qu'il l'a vu sortir précipitamment avec un lieutenant. Keitel rejoint, songeur, la conférence, et écoute la conclusion d'Heusinger : Les Russes sont en marche avec des forces importantes, et avancent de l'ouest de la Duna vers le Nord. Si notre groupe d'armées engagé autour du lac Peipus n'effectue pas un repli immédiat la catastrophe.
Le mot se perd dans un fracas terrifiant. Une haute flamme jaillit, les murs, le plafond s'écroulent dans une fumée noire, des cris et des hurlements de douleur ajoutent à l'horreur de la scène. Accourus au bruit, les officiers et les hommes des bunkers d'alentour voient se tordre à terre des corps que l'explosion a projetés à travers fenêtres et murs éventrés. Il est midi quarante-cinq.
Au pas de charge, Stauffenberg et von Haeften s'étaient précipités chez Fellgiebel. Ils ont vu exploser avec lui la Gasterbaracke, et pendant que le général se hâte de téléphoner à Berlin le mot de passe Walkyrie, tous deux sautent dans la voiture qui doit reconduire à l'aérodrome de Rastenburg.
Vite, vite, j'ai une mission urgente, ordonne Stauffenberg.
Mais, au tonnerre de l'explosion, les gardes ont fermé les doubles barrières d'accès et appelé des renforts. Stauffenberg demande MöIlendorf au téléphone, et obtient, bien entendu, l'autorisation de sortir. Cependant, à la troisième barrière, un sergent SS refuse le passage. Nouvel appel à Möllendort contrôlé par le sergent qui, finalement, devant les mutilations et les décorations du colonel curieusement pressé, le laisse passer.
Dans la voiture, Haeften démonte discrètement la bombe de secours et en jette les débris sur le bas-côté de la route où, à la fin de l'après-midi les enquêteurs les trouveront.
Comme convenu, le pilote est prêt à décoller. Et à 13 h 15, Stauffenberg regarde sans les voir lacs et forêts en échangeant de rares paroles avec Haeften et le général Stieff qui n'a pas quitté le Heinkel. Une seule pensée habite ces hommes : il faudra rendre à l'Allemagne tout ensemble la paix et son honneur.
Mais Hitler n'est pas mort.
Une fois de plus le hasard l'a sauvé, et le hasard s'appelle Brandt. Les pieds gênés par la serviette de Stauffenberg, le colonel Brandt l'avait poussée de l'autre côté de la console, vers l'extrémité de la table dont le Führer occupait le centre. Brandt, affreusement blessé, révélera ce détail avant de mourir.
Qu'on les massacre tous, tous
Ainsi, Pendant que Stauffenberg et ses amis pensent au déroulement du plan Walkyrie que Fellgiebel a dû déclencher en prévenant Olbricht, une scène qu'ils sont à mille lieues d'imaginer se déroule au Wolfshantze.
Hébété, méconnaissable, les cheveux roussis par les flammes, les joues charbonneuses, dolman et pantalons déchirés, les bras pendants, inertes, soutenu presque porté par son aide de camp Staub, accouru au bruit, et par Keitel, indemne, Hitler enjambe péniblement les gravats.
À la grande stupeur de Keitel, le voilà qui se ressaisit, retrouve sa voix de Nuremberg alors qu'il chevrote depuis des mois et se met à hurler :
Que rien ne transpire de cette affaire ! Silence absolu, total ! Sinon, la mort !
Sur quoi il ordonne que soit branchée la table d'écoute des transmissions et que l'on barricade le camp. C'est dans son abri souterrain que le chirurgien von Hasselbach l'examine. Tout à coup devant Hasselbach figé de stupeur, Hitler se met à sauter sur place, comme saisi de folie. Il vocifère : Ils ne m'ont pas eu, mais moi, je la tiens enfin, cette clique !
Ses blessures sont superficielles. Rassuré par cet examen, le Führer refait surface pour changer de tenue.
Nous avons eu des morts, lui répond Keitel à qui il demande qui est blessé.
Morts. Berger, le secrétaire, trois officiers SS, l'une des sténographes qui a eu une jambe arrachée, mourra peu après. Blessés mortellement, le général Korten, chef d'état-major de la Luftwaffe, le général Schmundt, aide de camp du Führer, le colonel Brandt. Gravement atteints Bodenschatz, le chef d'état-major de Goering, et à des degrés divers tous les participants. Keitel excepté.
Le sergent du standard téléphonique survient alors, à peine remis d'une forte commotion. Il révèle qu'il n'a reçu aucune communication de Berlin pour Stauffenberg, lequel a détalé comme un lièvre avec un lieutenant. Sur quoi on signale l'arrivée à Rastenburg du train de Mussolini, en retard d'une heure.
Accourus par avion à la nouvelle de l'attentat. Ribbentrop et l'amiral Doenitz accueillent le Duce aux côtés de Goering et d'Himmler. Amaigri, courbé, Mussolini suit Hitler sur les lieux de l'attentat. Mussolini parut absolument horrifié. rapporte le Dr. Schmidt, interprète officiel du Führer.
Les deux dictateurs et leur entourage prennent le thé lorsque l'annonce d'une révolte militaire parvient de Berlin. Aussitôt une querelle de charretiers éclate, devant un Mussolini stupéfait. Doenitz fustige Goering pour les échecs de la Luftwaffe. Lequel Goering reproche à Ribbentrop sa politique étrangère, allant jusqu'à le menacer de son bâton de maréchal en le traitant de sale petit trafiquant de champagne.
Prostré et sourd au bruit, Hitler arrose de thé les pilules de Morele. Puis subitement quelqu'un ayant prononcé le nom de Roehm, le voilà hurlant crachant ses mots. Oui il a tué Roehm et toute sa bande ! Oui, et ce châtiment n'était rien à côté de celui qu'il promet aux traîtres d'aujourd'hui. Je ferai enfermer leurs femmes et leurs enfants dans des camps de concentration ! Je serai sans pitié ! Qu'on les massacre tous, tous ! Avant de reconduire Mussolini à la gare, il nomme Himmler commandant en chef de l'armée de l'Intérieur et lui ordonne de sauter en avion pour aller à Berlin écraser la rébellion. Au commandant des SS de la capitale il téléphone un ordre bref : Tuez tous les suspects, jusqu'au dernier.
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