GARDIENNESDE-CAMPS-SS

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L'INVASION DE LA TCHÉCOSLOVAQUIE

Hitler raye ce pays de la carte en mars 1939

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De concessions en concessions de la part des nations occidentales, d'exigences en exigences du côté allemand, on en vint, après les soi-disants accords de Munich de septembre 1938 à ce que souhaitait Hitler: la prise de possession du territoire tchécoslovaque, après le coup de force qui fit accepter au président Hacha un protectorat qui se transforma sur l'heure même en annexion déguisée. Officiellement, la Tchécoslovaquie cessa d'exister le 15 mars 1939. 
M. Neville Chamberlain exprima son désappointement et sa consternation, mais n'alla pas plus loin. Son gouvernement s'engageait à poursuivre la politique d'apaisement. La France et l'Angleterre émirent chacune une protestation, Ribbentrop refusa de les recevoir. Le fond de l'abîme. D'ailleurs, quelle importance, fait remarquer Léonard Mosley, puisque la Tchécoslovaquie n'existait plus.

La création de la Tchécoslovaquie

Un état pluri-national

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L'état tchécoslovaque est proclamé le 28 octobre 1918 avec la bénédiction des puissances victorieuses (France, Angleterre, Etats-Unis). Cette proclamation résulte d'un long travail d'influence mené par deux hommes politiques tchèques, Thomas Masaryk et d'Edvard Benes, auprès des dirigeants alliés, au nom du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et dans l'idée (soutenue notamment par Clemenceau) d'éviter à tout prix le maintien de l'empire austro-hongrois, considéré, plus encore que l'empire prussien, comme l'ennemi à abattre. Construit dans la précipitation et sans véritable consultation des populations, le nouvel état apparaît dès sa création comme une construction artificielle.

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La Tchécoslovaquie est un état pluri-national comprenant des Tchèques et des Slovaques mais aussi de très fortes minorités allemandes, hongroises, polonaises et ruthènes. Présentée comme un modèle de démocratie et un exemple de réussite économique (c'est l'un des pays les plus industrialisés d'Europe), la Tchécoslovaquie doit faire face pendant l'entre deux guerres à de graves problèmes internes liés à la question des nationalités. Ces dissensions profondes aboutissent à l'éclatement du pays au profit de l'Allemagne, seconde étape (après l'Anschluss) de la politique d'expansion du Reich qui conduira au second conflit mondial.

L'invasion des Sudètes

Accueil délirant réservé au Führer

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La conférence a lieu le 29 septembre 1938 à Munich, dans la maison du Führer. Elle réunit Chamberlain, Daladier et Mussolini. Les Tchèques avec qui Hitler refusait de traiter directement sont absents. L'Union Soviétique n'est pas invitée. Mal préparée, la conférence se déroule de 12 h 45 à 20 h 00 dans une certaine confusion. L'accord finalement signé donne toute satisfaction à Hitler. L'intégralité du territoire des Sudètes est attribuée au Reich. Les populations tchèques désirant quitter les zones rattachées à l'Allemagne auront jusqu'au 10 octobre pour le faire. La France et la Grande-Bretagne s'engagent à garantir les nouvelles frontières de la Tchécoslovaquie. Quant au gouvernement de Prague, il est mis devant le fait accompli et obligé de s'incliner. À leur retour en France et en Grande-Bretagne, Daladier et Chamberlain sont célébrés comme des héros. La paix a été sauvée.

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Le 1er octobre 1938, la Wehrmacht pénètre dans les Sudètes sous les acclamations des habitants. Pour Hitler, c'est un succès total, obtenu sans tirer un seul coup de feu. Pour la Tchécoslovaquie, c'est une catastrophe. Le pays est amputé de 30 000 km² (environ 38 % de la superficie de la Bohème) et perd 3 550 000 habitants dont 2 800 000 Allemands et 750 000 Tchèques. La ligne de défense fortifiée étant englobée dans les territoires cédés, le pays devient indéfendable. À la perte des Sudètes s'ajoutent, peu après Munich et à la suite d'accords arbitrés par Ciano et Ribbentrop (1er octobre et 2 novembre 1938), celle de différents territoires revendiqués par les Polonais et les Hongrois.

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Les paroles prononcées par Hitler à Cheb pour féliciter ses nouveaux sujets de leur amour pour la mère patrie présageaient nettement l'avenir. Il assura, dans son style grandiose: Au-dessus du plus grand Reich allemand s'étend un bouclier allemand qui le protège et que protège lui-même une épée allemande! Les auditeurs attentifs notèrent que, en une journée d'occupation, le territoire des Sudètes était devenu partie intégrante du Reich, et comprirent la signification dés mots plus grand et épée. Quant à Hitler, convaincu que la seule menace suffirait à faire de lui le maître de l'Europe, il commença à préparer l'annexion suivante.

 

 

Hacha signe l'acte de complète rédition

Et l'arrêt de mort de la Tchécoslovaquie

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Rencontre entre Emil Hâcha 1872-1945 et Adolf Hitler 1889-1945

 

Les Tchèques, confinés dans l'État croupion qui dépendait encore de Prague, n'étaient nullement rassurés par les scènes de fraternisation des Sudètes. Ils auraient eu tort de l'être. Moins de six mois après la démission de Benes, Berlin fit pression auprès des Tchèques pour qu'ils choisissent comme successeur, le président de la Cour suprême, Emil Hâcha, homme bien intentionné mais prématurément sénile à soixante-dix ans. Au cours de l'hiver, la tension ne cessa de monter: il était à présent évident qu’Hitler était résolu à établir sa domination sur ce qui restait de la Tchécoslovaquie, quitte à l'envahir si nécessaire. En mars 1939, Hâcha, dont la position devenait intenable, sollicita une entrevue qu’Hitler lui accorda avec une grâce cynique, en la présentant comme une rencontre entre deux chefs d'États voisins.

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Une garde d'honneur, des fleurs et une boîte de chocolats attendaient le président tchèque à la gare de Berlin. Le Führer, souriant et la main tendue, lui fit passer le seuil de la chancellerie. Mais à peine les portes des appartements privés étaient-elles refermées sur eux que Hitler annonça au vieillard qu'il avait donné ses ordres deux jours plus tôt pour envahir la Tchécoslovaquie et l'incorporer au IIIe  Reich. Après quoi, il fit demi-tour et quitta la pièce.
Hâcha s'évanouit. Deux ministres nazis restés avec lui furent pris de panique, redoutant, comme un interprète allemand le révéla par la suite, que le monde entier ne dise demain qu'on l'a assassiné à la chancellerie. Mais un médecin ranima Hâcha et, à 4 heures du matin, celui-ci signait un acte de complète reddition.

Les troupes allemandes entrent à Prague

Une nation acculée au désespoir. Il n'y a plus de Tchécoslovaquie

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Lorsque les avant-gardes de l'armée allemande entrèrent à Prague, la physionomie de la cité avait changé pour toujours. Il n'y eut pas de vivats.
Dans la soirée, lorsqu’Hitler arriva en voiture, sous une neige fine, le silence du désespoir s'appesantit sur la capitale vaincue. La tristesse des Tchèques augmenta les jours suivants, quand la machine administrative allemande se mit en route pour réorganiser méticuleusement leur vie quotidienne. Quelque temps plus tard.

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Hitler infligea au pays prostré une nouvelle blessure, en constituant à l'est de Prague une république indépendante de Slovaquie, qu'il avait conçue comme base à ses futurs desseins concernant le territoire polonais, au nord.

Le dépeçage de la Tchécoslovaquie

Des voisins à l'appétit féroce

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Tandis que les Tchèques regardaient d'un oeil morne les forces allemandes investir, à Prague, le coeur du pays, une répétition tragi-comique des festivités sudètes se déroulait en Ruthénie. Dans cette région s'agitait une minorité de Hongrois séparatistes: ils voulaient voir la Ruthénie entière rattachée à leur patrie d'origine, qui en avait absorbé la partie sud.

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Miklós Horthy de Nagybánya 1868-1957

 

Hitler avait naturellement compté sur ce mouvement pour rendre plus facile le démembrement de la Tchécoslovaquie. Il avait déjà invité le régent de Hongrie, Miklés Horthy, à participer au partage des dépouilles en envahissant la Ruthénie. Celui qui veut se mettre à table, lui avait-il écrit, doit d'abord donner un coup de main à la cuisine.
Merci de tout coeur, répondit Horthy le 13 mars 1939, deux jours avant l'entrée des Allemands à Prague. Les plans sont déjà faits. Le jeudi 16, il se produira u incident de frontière qui permettra de frapper samedi le coup décisif.
L'incident de frontière eut lieu sans difficulté, un jour plus tôt que prévu en fait, grâce à la coopération enthousiaste des populations séparatistes. Mais, alors que les troupes hongroises engloutissaient la Ruthénie, elles rencontrèrent une faible résistance armée. C'étaient des Ukrainiens, qui retardèrent ainsi pendant vingt-quatre heures le moment du festin avant d'être avalés à leur tour. Par une ironie finale, la voracité de l'envahisseur l'entraîna au-delà des frontières de la Ruthénie, en Slovaquie, où des combats mirent aux prises des hommes de Horthy et des soldats slovaques abasourdis. Il fallut un ordre catégorique des protecteurs allemands de la Slovaquie pour stopper les colonnes hongroises.




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